Je ne sais qui elle est; je ne vous le demande point,et je veux seulement vous garantir des malheurs où vous pouveztomber.» Voyez, je vous prie, quel piège me tendait la reine, etcombien il était difficile de n’y pas tomber. J’ai laissé tomber cette lettre dont je parlaishier au soir; il m’est d’une conséquence extrême, que personne nesache qu’elle s’adresse à moi. Son embarras me donna dusoupçon; je n’avais dit la chose qu’à Sancerre, il m’avait quittéau sortir de la comédie sans m’en dire la raison; je me souvins delui avoir ouï extrêmement louer madame de Tournon. D’unautre côté, j’aimais madame de Thémines, et quoique je lui fisseune espèce d’infidélité pour cette autre femme dont je vous aiparlé, je ne me pouvais résoudre à rompre avec elle. Il amis sur mon lit quatre de ses lettres et son portrait; mon frèreest entré dans ce moment. Il n’osaitpourtant avoir les yeux attachés sur elle pendant qu’on lapeignait, et il craignait de laisser trop voir le plaisir qu’ilavait à la regarder. Lesjours suivants, le roi et les reines allèrent voir madame deClèves. Livre PDF Gratuit ... 【Télécharger】 Diplomatie.com - Livre de l'élève L... 【Télécharger】 L'anglais au bureau (5CD audio) Liv... 【Télécharger】 La Bataille - tome 3 - La Bataille ... 【Télécharger】 Il était une fois l'homme T02: Les ... 【Télécharger】 Mythics 04. Mais moi, par cetteaventure, je déshonore une personne qui m’a passionnément aimé, etqui est une des plus estimables femmes du monde; et d’un autrecôté, je m’attire une haine implacable, qui me coûtera ma fortune,et peut-être quelque chose de plus. Ainsi, ajouta-t-il, j’éprouve àla fois la douleur de la mort et celle de l’infidélité; ce sontdeux maux que l’on a souvent comparés, mais qui n’ont jamais étésentis en même temps par la même personne. Ledétail de mes malheurs vous ferait pitié; je n’ai osé jusqu’ici mefier à personne, je me fie à vous; faites que je ne m’en repentepoint, et soyez ma seule consolation.» Les yeux de la reinerougirent en achevant ces paroles; je pensai me jeter à ses pieds,tant je fus véritablement touché de la bonté qu’elle me témoignait.Depuis ce jour-là, elle eut en moi une entière confiance, elle nefit plus rien sans m’en parler, et j’ai conservé une liaison quidure encore.», Les cookies nous permettent de personnaliser le contenu et les annonces, d'offrir des fonctionnalités relatives aux médias sociaux et d'analyser notre trafic. Aussi ne peut-onreprésenter ce qu’elle sentit, et le trouble qui s’éleva dans sonâme. me dit-elle, est-ce après y avoir bien pensé quevous n’avez rien à me dire? L’on attendait le duc de Savoie, quivenait épouser Madame, sœur du roi, et dont les noces se devaientfaire en même temps. Il acontinué, et m’a dit qu’il était amoureux d’elle depuis six mois;qu’il avait toujours voulu me le dire, mais qu’elle le lui avaitdéfendu expressément, et avec tant d’autorité, qu’il n’avait osélui désobéir; qu’il lui avait plu quasi dans le même temps qu’ill’avait aimée; qu’ils avaient caché leur passion à tout le monde;qu’il n’avait jamais été chez elle publiquement; qu’il avait eu leplaisir de la consoler de la mort de son mari; et qu’enfin ill’allait épouser dans le temps qu’elle était morte; mais que cemariage, qui était un effet de passion, aurait paru un effet dedevoir et d’obéissance; qu’elle avait gagné son père pour se fairecommander de l’épouser, afin qu’il n’y eût pas un trop grandchangement dans sa conduite, qui avait été si éloignée de seremarier. Si vous ne lapouvez lire présentement, gardez-la; venez ce soir à mon coucherpour me la rendre, et pour me dire si vous en connaissezl’écriture. Enfin elle jugea qu’ilvalait mieux le lui laisser, et elle fut bien aise de lui accorderune faveur qu’elle lui pouvait faire, sans qu’il sût même qu’ellela lui faisait. j’étais l’homme du monde le plus affligé; mais monaffliction était raisonnable, et je trouvais quelque douceur àpenser que je ne devais jamais me consoler. A la cour du roi Henri II au Louvre, à l’automne 1558, paru pour la première fois Mlle de Chartres, âgée de 16 ans. Ily a près de deux ans que, comme la cour était à Fontainebleau, jeme trouvai deux ou trois fois en conversation avec la reine, à desheures où il y avait très peu de monde. La reine y ajoutait beaucoupde foi; elle soutint qu’après tant de choses qui avaient étéprédites, et que l’on avait vu arriver, on ne pouvait douter qu’iln’y eût quelque certitude dans cette science. Comme il y avait déjà assez longtemps de la mort de sa mère, ilfallait qu’elle commençât à paraître dans le monde, et à faire sacour comme elle avait accoutumé. Je souhaiterais de lui rendre la vie aux dépensde la mienne. Il vient de rentrer chez lui, très affligé;mais je ne sais s’il l’est davantage de l’opinion que madame deValentinois a sacrifié sa bague, que de la crainte de lui avoirdéplu par sa colère. Les jours suivants, elle reprit encoreplusieurs fois la même conversation; elle m’apprit même des chosesassez particulières qui se passaient. Je tâchaisde vous rassurer; mais c’était d’une manière si forcée, que vous enétiez encore mieux persuadé que je ne vous aimais plus. Madame de Clèves consentit à son retour, et elle revint lelendemain. Les paramètres des cookies sur ce site sont définis sur « accepter les cookies » pour vous offrir la meilleure expérience de navigation possible. «Je fus si piqué de voir qu’il me cachait cette aventure, que jedis plusieurs choses qui firent connaître à madame de Tournonl’imprudence qu’elle avait faite; je la remis à son carrosse, et jel’assurai, en la quittant, que j’enviais le bonheur de celui quilui avait appris la brouillerie du roi et de madame deValentinois. L’on fit publier par tout le royaume, qu’en la ville de Paris lepas était ouvert au quinzième juin, par Sa Majesté Très Chrétienne,et par les princes Alphonse d’Este, duc de Ferrare, François deLorraine, duc de Guise, et Jacques de Savoie, duc de Nemours pourêtre tenu contre tous venants: à commencer le premier combat àcheval en lice, en double pièce, quatre coups de lance et un pourles dames; le deuxième combat, à coups d’épée, un à un, ou deux àdeux, à la volonté des maîtres du camp; le troisième combat à pied,trois coups de pique et six coups d’épée; que les tenantsfourniraient de lances, d’épées et de piques, au choix desassaillants; et que, si en courant on donnait au cheval, on seraitmis hors des rangs; qu’il y aurait quatre maîtres de camp pourdonner les ordres, et que ceux des assaillants qui auraient le plusrompu et le mieux fait, auraient un prix dont la valeur serait à ladiscrétion des juges; que tous les assaillants, tant françaisqu’étrangers, seraient tenus de venir toucher à l’un des écus quiseraient pendus au perron au bout de la lice, ou à plusieurs, selonleur choix; que là ils trouveraient un officier d’armes, qui lesrecevrait pour les enrôler selon leur rang et selon les écus qu’ilsauraient touchés; que les assaillants seraient tenus de faireapporter par un gentilhomme leur écu, avec leurs armes, pour lependre au perron trois jours avant le commencement du tournoi;qu’autrement, ils n’y seraient point reçus sans le congé destenants. Madame la dauphine sortit pour s’aller promener, suivie detoutes les dames, et monsieur de Nemours alla se renfermer chezlui, ne pouvant soutenir en public la joie d’avoir un portrait demadame de Clèves. BiblioLycée La Princesse de Clèves Bac 2020 broché ~ BiblioLycée La Princesse de Clèves Bac 2020 Madame de La Fayette Véronique Brémond Hachette Education Des milliers de livres avec la livraison chez vous en 1 jour ou en magasin avec 5 de réduction Dès le même soir qu’elle fut arrivée, madame la dauphine la vintvoir, et après lui avoir témoigné la part qu’elle avait prise à sonaffliction, elle lui dit que, pour la détourner de ces tristespensées, elle voulait l’instruire de tout ce qui s’était passé à lacour en son absence; elle lui conta ensuite plusieurs chosesparticulières. «Au retour de France, le cardinal de Wolsey fut reçu avec deshonneurs pareils à ceux que l’on rendait au roi même; jamais favorin’a porté l’orgueil et la vanité à un si haut point. Ces paroles firent rougir madame de Clèves, et elle y trouva uncertain rapport avec l’état où elle était, qui la surprit, et quilui donna un trouble dont elle fut longtemps à se remettre. «Le lendemain matin, j’allai d’assez bonne heure chez mabelle-sœur; je trouvai madame de Tournon au chevet de son lit. Elle voyait par cette lettre que monsieur de Nemoursavait une galanterie depuis longtemps. Et! Ildemeura quelque temps sans pouvoir parler. Il m’en parla plusieurs fois, sans que je fisseaucun fondement sur ses plaintes; mais à la fin, comme il me ditqu’au lieu d’achever leur mariage, elle semblait l’éloigner, jecommençai à croire qu’il n’avait pas de tort d’avoir del’inquiétude. 2800143940-Lapière-】, 【Télécharger】 Kriss de Valnor - tome 7 - La Montagne du temps Gratuit Ici, vous pouvez acc... Télécharger ou lisez le livre Ludo - tome 8 - Commando Castar de Han au format PDF et EPUB. «Anne de Boulen ne jouit pas longtemps de sa grandeur; carlorsqu’elle la croyait plus assurée par la mort de Catherined’Aragon, un jour qu’elle assistait avec toute la cour à descourses de bague que faisait le vicomte de Rochefort, son frère, leroi en fut frappé d’une telle jalousie, qu’il quitta brusquement lespectacle, s’en vint à Londres, et laissa ordre d’arrêter la reine,le vicomte de Rochefort et plusieurs autres, qu’il croyait amantsou confidents de cette princesse. quelles lettres! La cour va être plus belle etplus grosse qu’on ne l’a jamais vue, et, malgré votre affliction,il faut que vous veniez nous aider à faire voir aux étrangers quenous n’avons pas de médiocres beautés.». Nous partageons également des informations sur l'utilisation de notre site avec nos partenaires de médias sociaux, de publicité et d'analyse, qui peuvent combiner celles-ci avec d'autres informations que vous leur avez fournies ou qu'ils ont collectées lors de votre utilisation de leurs services. il revenait auxcris et aux larmes, et demeurait comme un homme qui n’avait plus deraison. Ils étaienttoujours de différent parti dans les courses de bague, dans lescombats, à la barrière et dans tous les divertissements où le rois’occupait; et leur émulation était si grande, qu’elle ne sepouvait cacher. Le cardinal de Wolsey se fit députer en Francesur d’autres prétextes, pour traiter cette affaire; mais son maîtrene put se résoudre à souffrir qu’on en fît seulement la propositionet il lui envoya un ordre à Calais, de ne point parler de cemariage. «Je fus néanmoins contraint de le quitter pour aller chez leroi; je lui promis que je reviendrais bientôt. Toutes ceschoses m’ouvrirent les yeux, et je n’eus pas de peine à démêlerqu’il avait une galanterie avec elle, et qu’il l’avait vue depuisqu’il m’avait quitté. «Cependant, contre toutes sortes d’apparences, je démêlai lavérité. Vous pouvez croire que je demeurai l’esprit bien remplide ce qu’elle me venait de dire. Monsieur de Nemours, par la crainte de blesser leroi, recula brusquement, et porta son cheval contre un pilier dumanège, avec tant de violence, que la secousse le fit chanceler. Le roi ne songeait qu’à rendre ces nocescélèbres par des divertissements où il pût faire paraître l’adresseet la magnificence de sa cour. quelles réflexions sur les conseilsque sa mère lui avait donnés! Henri VIII avaitété amoureux de sa sœur et de sa mère, et l’on a même soupçonnéqu’elle était sa fille. Quelle vueet quelle connaissance pour une personne de son humeur, qui avaitune passion violente, qui venait d’en donner des marques à un hommequ’elle en jugeait indigne, et à un autre qu’elle maltraitait pourl’amour de lui!